Édition du lundi 24 novembre 2003
Jean-Pierre Raffarin pencherait plutôt vers un «code de la laïcité», éventuellement complété par une loi
Le Premier ministre Jean-Pierre Raffarin a repris dimanche à son compte l'idée d'un "code de la laïcité" sans fermer totalement la porte à une loi qui pourrait venir en "conclusion d'une réflexion", lors d'un entretien sur Europe 1.
Alors que la commission indépendante sur la laïcité présidée par Bernard Stasi doit remettre son rapport au président de la République le 11 décembre, Jean-Pierre Raffarin a souligné ses réticences devant une loi comme "préalable". "Je pense que la loi sera utile", mais elle viendra "en conclusion d'une réflexion" pour faire respecter les deux composantes de la laïcité, la "neutralité" de l'Etat et la "tolérance" à l'égard de toutes les religions, a ajouté le Premier ministre.
Comme "première étape", il a préconisé la rédaction d'un "code de la laïcité" rassemblant "tous les textes qui existent déjà et qui font dans notre pays respecter la neutralité de l'Etat". Cette idée est actuellement travaillée par la commission Stasi. Elle a été lancée notamment par Jean-Louis Borloo, ministre délégué à la Ville, lors de son audition devant la commission, et par le porte-parole de l'UMP François Baroin.
La rédaction de ce "code de la laïcité" pourrait être achevée "au cours du 2ème semestre de l'année 2004", a estimé Jean-Pierre Raffarin. Il a souligné que ce texte "a vocation à être vivant" et qu'il pourra être "le lieu qui accueille de nouvelles lois". "Nous avons dit que nous ne voulons pas réviser la loi de 1905, mais il faut donner un contenu moderne à la laïcité", a-t-il ajouté en jugeant normal que les élus "souhaitent se prononcer" sur ce sujet.
La mission d'information de l'Assemblée nationale a estimé à une quasi-unanimité qu'une loi s'imposait pour interdire tout signe religieux visible à l'école publique, une opinion qui ne fait pas l'unanimité au gouvernement ni dans la classe politique. Le Premier ministre a pour sa part souligné que ce problème était "plus politique que religieux".
"L'enjeu aujourd'hui ce ne sont pas les petites croix, les étoiles de David, les mains de Fatima qui sont portées avec discrétion autour du cou, mais c'est le voile islamique en tant qu'expression ostentatoire d'une mauvaise intégration dans la communauté nationale, de contestation de la loi républicaine", a-t-il martelé.
"La République comprend l'engagement, mais elle ne peut accepter la provocation, c'est pour ça qu'il faut les textes nécessaires", a déclaré M. Raffarin en précisant qu'il "faudra voir le moment venu quelle sera la nature juridique de ces textes".c=http://www.upd
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